[dropcap]N[/dropcap]on, je ne vous la dépeindrai pas à nouveau, elle avait suffisamment marqué Dio et moi, n’en parlons pas, plus. Elle etait là, liée à un point névralgique, semblait-il. Ces trois cadavres – le quatrième manquait et fut découvert plus tard – vus en transparence, accrochés au fond ou, pour l’un d’entre eux, flottant entre deux eaux, étaient à la fois un choc par eux-mêmes et une sorte de résumé des recherches et des découvertes qu’il avait eues, avec resultats attendus mais troublants, à mener . . . à accepter sa vie durant. Voir le monde ainsi, dans le meilleur des cas : renversé, chu, effondré, occis, passé de l’autre côté du miroir, nettement rendu a son essence criminelle et vertigineuse. Habituellement, heureusement, pendant l’enquête et même à la fin, c’était plus trouble, plus flou, moins impactant et rendu moins insupportable par le mélange des eaux plus ou moins limoneuses, boueuses et des courants agitant la surface et distordant les reflets.
Pourtant, cette vérité redécouverte au fond de l’eau trop transparente et sue depuis si longtemps, toujours, depuis le premier jour où on a découvert la trahison, la ruse, l’hypocrite sourire, le mensonge pieux, la résurgente bondieuserie qui sert de masque à toute assemblée humaine bien pensante, prenait ici force et figure hyperréaliste et aveuglante.
Aurait pu prendre, n’eut été. . . cette chaise bleue.
Car, il y avait au fond, sur le sable blanc, qui n’avait rien à faire là, une chaise de fer peinte en bleu azur.
Une chaise que nous avions cru reconnaître.
Une chaise que les plongeurs convoqués lors de l’enquête et du repêchage des corps, avaient laissée là au fond du tableau.
Une chaise reconnaissable entre toutes, comme l’était son bleu.
Une chaise bleue qui n’avait rien a faire là au fond de l’eau.
Une chaise universellement connue, venue d’ailleurs.
Amoureux de la Catalogne, david domitien duquerroigt y vit maintenant un peu retiré du monde. S’il a côtoyé une partie de sa vie, avant la chute du mur de Berlin, les attachés culturels us ou soviets, sans avoir autant qu’eux l’air d’un espion, c’est que à côté de ses contes utopiques, caché derrière les ronds de jambes de ses représentations diplomatiques, il s’est donné pour tâche d’écrire secrètement l’histoire compliquée de Dio Darko Brac, l’agent de la délégation de la défense extérieure, détaché auprès de la section ne figurant sur aucun organigramme de la direction des affaires étrangères non élucidées.
La nouvelle histoire que ddd met en route après son blog ayant pour siège la gare de Perpignan sur le Nouvel Obs et son essai de raconter sa vie ou son ultramort sous la Maison Carrée de Nîmes, est celle, amicale et nostalgique de la rencontre avec le fils de Dio, un jeune homme tranquille.
Mais voici tout à coup que ddd se retrouve à nouveau, aux approches de la maison Carrée, dans son archi-dessous envahi par les eaux après être passé par le fond de son jardin . . . pour une nouvelle aventure bionico-sf.